Messe de la Saint Wendelin présidée par l’Abbé J-Yves Kling

Le 27 octobre 2024, nous nous sommes réunis en l’église d’Uberach pour célébrer le saint Patron Wendelin. En cette occasion spéciale, nous avons eu l’honneur d’accueillir l’abbé Jean Yves Kling, prêtre coopérateur et adjoint pastoral de l’enseignement catholique, qui a présidé cette célébration eucharistique.
Saint Wendelin, né en 554 en Écosse, était le fils du roi Forchado et de la reine Irelina. Après avoir reçu une éducation dans un couvent, il renonça à son destin royal pour mener une vie humble au service de Dieu. En 574, il quitta l’Écosse pour Rome, où le pape Benoît I l’encouragea à se rendre en Allemagne, alors en pleine christianisation. Il s’installa à Trèves, une ville importante de l’époque.
Pour vivre dans la pauvreté et l’humilité, Wendelin devint mendiant, puis berger. Il se consacra à ses prières tout en gardant des moutons, accomplissant des miracles comme faire jaillir de l’eau d’une terre desséchée. Reconnu pour sa sainteté, il reçut une parcelle de terre pour construire un ermitage. Wendelin mena une vie d’austérité, repoussant les tentations du Diable par la prière et guérissant les animaux malades. Il devint prêtre puis abbé du monastère de Tholey, où il continua sa vie d’ascèse et de charité. À sa mort en 617, il révéla ses origines nobles et fut enterré près de son ermitage, devenu un lieu de pèlerinage. En 1320, une chapelle fut construite autour de son tombeau, donnant naissance à la ville de Sankt Wendel. Saint Wendelin est le patron des bergers et des travailleurs agricoles, invoqué pour de bonnes récoltes et la protection contre les épidémies.

Quelques extraits de l'homélie (Evangile « Rabbouni, que je retrouve la vue » (Mc 10, 46b-52))
[…] L’évangile nous invite à examiner deux choses,
La première : est-ce que je sais ce que j’attends de Dieu ? Si Dieu venait nous visiter en nous demandant ce qu’il peut faire pour nous, là, maintenant, aurions-nous la spontanéité de Bartimée, un cri du cœur, ou serions-nous comme Aladdin devant le génie de la lampe à nous gratter la tête pour savoir ce que nous pourrions bien lui demander ? Que demander qui ne soit ni présomptueux, ni totalement hors de question pour Dieu ? Cette question en cache une autre que j’exprimerais ainsi : est-ce que je connais suffisamment Dieu pour oser lui demander ce que je sais qu’il peut m’accorder ? Je suis convaincu que la réponse de Bartimée à la question de Jésus vient du fait qu’il connaît Jésus. Il a entendu parler de lui, de tout ce qu’il a déjà fait ; et Bartimée connaît bien Dieu. Il sait les signes avant-coureurs qui permettraient aux hommes de découvrir que le Messie est bien là, au milieu d’eux. Le prophète Isaïe en a donné quelques-uns : Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie (Is 35, 4-6). Tous ces signes posés par Jésus, Bartimée en aura entendu parler. Avant de le rencontrer et de s’égosiller pour être entendu par Jésus, il aura entendu que Jésus a déjà guéri un lépreux, un paralytique, un homme à la main desséchée, qu’il a chassé des démons en nombre, rendu à la vie la fille de Jaïre, guéri un sourd-bègue, un aveugle et un épileptique. Il ne lui en faut pas plus pour donner à Jésus le titre de Fils de David, l’un des noms annoncés par Jérémie : Voici venir des jours – oracle du Seigneur–, où je susciterai pour David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice (Jr 23,5). La foi de Bartimée est grande ; bien qu’aveugle, il reconnaît (il voit) les signes dont il entend parler. Bien qu’aveugle, il reconnaît (il voit) en Jésus le Messie attendu. Il sait que Jésus peut pour lui ce qu’il a déjà fait pour d’autres. Il s’est préparé. Sommes-nous prêts à rencontrer le Christ ?
La deuxième grande question que cet évangile nous pose découle de tout ce que je viens de dire : avons-nous suffisamment la foi aujourd’hui ? Savons-nous reconnaître la présence de Jésus au milieu de nous, aujourd’hui encore ? Car enfin, c’est la grande promesse du Ressuscité au jour de l’Ascension : Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ! Dans ce monde qui semble avoir chassé Dieu, sommes-nous encore capables de voir le Christ à l’œuvre ? Ou nous lamentons-nous que ce n’est plus comme autrefois, quand tout le monde allait de l’église ? Et surtout, à travers notre vie, donnons-nous le Christ à voir aux autres ? Sommes-nous assez croyants pour vivre en authentiques disciples du Christ, même si cela peut sembler plus difficile quand la foi n’est plus autant partagée qu’autrefois ? Osons-nous nous affirmer chrétiens, c’est-à-dire disciples de ce Christ qui s’est livré pour notre salut ? Et partant de là, avons-nous bien conscience d’être déjà sauvé par le sacrifice en croix de Jésus ? Vivons-nous de ce salut que Jésus nous offre dès notre baptême ?
Vous célébrez aujourd’hui votre patron, saint Wendelin, le fils de prince devenu paysan, menant une vie simple, mais comblée par la grâce de Dieu. Ce que nous pensons qu’il a perdu (la richesse, la renommée d’une grande famille), il l’a reçu au centuple, lui qui faisait prospérer les troupeaux de ceux pour qui il travaillait. Sa foi l’a conduit à une vie humble ; son art de vivre aura marqué les gens de son époque, si bien que des moines sont venus le chercher pour qu’il devienne leur abbé. Et à sa mort, son culte se répand rapidement. Quand un chrétien vit sa foi, les autres le voient et se laissent toucher. Wendelin, comme Bartimée avant lui, est un exemple pour nous. De ces deux figures, apprenons la puissance de la foi. De ces deux hommes, apprenons qui est Dieu pour nous et ce qu’il peut pour nous. Avec eux, devenons disciples de Jésus et suivons-le sur le chemin de notre vie, jusqu’au royaume où il nous invite. Amen. […]